Le 20 janvier 2009 sera à jamais gravé dans ma mémoire
car ce jour-là mon neveu Dimitri a fêté son 1er anniversaire !
Lui n'a pas dû trop se rendre compte de ce qui se passait, mais
qu'importe, puisque Karibu et sa DanDan (prononcer Dane-Dane)
ont pu célébrer leur propre 1er anniversaire de parents.
Grosses bises à vous 3 les Bouchons !
Sinon, accessoirement,
c'était aussi le jour
de l'investiture du
44ème Président
des États-Unis :
M. Barack Obama.
Ben, 'savez quoi ?
Je fais partie des
quelque 2 millions
de personnes qui
pourront dire à leurs
enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants "j'y étais !". Parce que
c'est vrai, j'étais sur
le Mall ce jour-là, à quelques centaines de mètres
(ou dizaines de centaines en réalité...) seulement du Capitole. Plus de
150 millions de personnes ont visionné la cérémonie d'investiture sur
le petit écran. Énorme.
Un moment historique. C'est un peu triste de penser que si ce jour reste
effectivement gravé dans toutes les mémoires, ce sera essentiellement
pour cause de
négritude* du nouveau président. Ce qui est un poil
réducteur. Mais bon, pas seulement. Faut quand même dire que des
centaines de millions d'individus du monde entier ont pu savourer
simultanément le sentiment d'être unis par un même espoir, un même
idéal : incarné par Obama et sa promesse d'un monde meilleur.
On peut pas nier, Obama est universel...
Et c'est précisément ce qui me chiffonne.
Comment peut-on ne pas se poser de questions en voyant un tel
engouement, en France par exemple, qui ressemble étrangement à ce
que peut déclencher une émission de télé-réalité : c'est-à-dire un
engouement fort mais éphémère, et surtout vide de sens, purement
émotionnel. Par exemple, croire que parce que la France entière s'est
subitement détournée de "Plus belle la vie" et des aventures du petit
Nicolas pour dévorer goulûment des images et des discours sur le nouvel
El Dorado américain (qu'on méprisait tant y'a pas 3 mois), c'est la preuve
que notre peuple a conscience des enjeux de la politique étrangère...
Je trouve plutôt ça flippant.
Les États-Unis enfilent de nouveau le glorieux costume de géant
salvateur, le même que celui qu'ils avaient revêtu après la 2nde guerre,
en rendant sa dignité à l'Europe. Obama va
libérer l'Irak et va tenter
de
dé-stigmatiser le peuple musulman (mais gare aux dérapages quand
on veut aller trop vite... d'autres ont tenté de rendre justice aux Juifs
en leur
offrant un bout de terre et on voit ce que ça donne...).
Grâce à la victoire d'un seul homme, les USA redeviennent l'idéal du
monde occidental et l'imaginaire collectif va pouvoir se délecter de
nouvelles légendes bâties autour du mythe Obama. On va pouvoir
s'autoriser à rêver à de nouveaux hérauts, jeunes, beaux (c'est pour
la rime) et plein d'entrain, prêts à défendre corps et âmes des idéaux...
des idéaux comment, hein ? ben
universels, tiens !
L'universalité en politique... Je suis pas philosophe, mais le thème
m'inspirerait...
Bon, je sais bien que je suis grillée... j'ai pas fait l'ENA, ni Sciences Po,
j'étais même pas bonne en Histoire-Géo (décidément, j'aime les rimes
en "O"). Je suis rien de plus qu'une méga-frustrée de la politique
hexagonale, encore sous le choc du duel Sarkozy-Royal (des titans version
Polly Pocket
**). Mais en même temps, qui est-ce que ça intéresse ?
Le monde actuel fait croire à chacun que toujours donner son avis sur
tout, surtout quand on sait rien sur rien, c'est ça la démocratie.
Et moi, théoriser dans le vent, ça je maîtrise !
...
Je crois que j'ai fini de me défouler... Encore une fois, j'ai rien contre
Obama. Je dirai même plus : au contraire ! Mais à l'instar du schtroumpf
Grognon, j'ai tendance à préférer le scepticisme
*** plutôt que de céder
à l'enthousiasme général (il paraît que c'est très typique des Français
comme attitude). Comme ça, à la fin, si y'a un truc qui cloche,
et ben on pourra dire que c'était moi qu'avais raison. Nah! Mais je suis
bonne joueuse : je te souhaite bonne chance Barack, et mon petit doigt
me dit que pour pas les décevoir tous ces gens, tu vas en avoir besoin.
Évidemment, cette cérémonie d'investiture, c'était quand même
sympa d'y être. C'était un moment important et ça fait un drôle d'effet
d'être plantée là, au beau milieu de l'Histoire...
*Terme emprunté au poète Aimé Césaire. Nullement utilisé dans un sens péjoratif.
J'avoue que ça m'agace un peu de devoir faire ce tout-titre, mais bien obligée pour
être sûre de rester dans le politiquement correct...
**Clin d'œil (totalement hors-sujet) à qui se reconnaîtra.
***En tout cas, quand on parle de politique.La Obama family :
BARACK, ON T'AIME !!!
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Billets sur : Le Mall côté ouest : le Lincoln Memorial et le Washington Monument
We Are One : le concert pour Obama
Photos vraiment chouettes de l'investiture : GeoEye : l'investiture vue du ciel, Gigapan : panorama zoomable.